Depuis maintenant plusieurs semaines, d’abord par une campagne en interne, et aujourd’hui publiquement, le président de La Poste annonce qu’il faudrait réduire les missions de service public et particulièrement celles prévues pour le courrier, la presse et la présence territoriale.
Alors que le gouvernement lance une mission sur le service public postal, le président de La Poste, dans la presse et à l’Assemblée Nationale, donne précisément ses intentions.
Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour comprendre les sous-entendus derrière des phrases telles que : « Y a-t-il encore besoin du timbre rouge ? », « Il faudra recalibrer les missions de service public »….
Si cette année la distribution du courrier standard (hors LR/AR et colis) est déficitaire pour la première fois depuis la création de La Poste en raison de la stratégie de La Poste mais aussi du contexte de crise sanitaire, le courrier a toujours été le premier vecteur de recette. C’est donc par l’argent perçu pour l’acheminement et la distribution du courrier que La Poste a pu faire ses opérations d’achats dans le colis et dans la bancassurance.
Et maintenant le président de La Poste assure devant les parlementaires que les bénéfices de La Banque Postale et de la CNP n’ont pas vocation à compenser les coûts des missions de service public, renvoyant cela au rôle de l’État. Pour le président de La Poste, ce sont les impôts qui doivent être mis à contribution et donc les citoyens. Oubliant par là, que ceux-ci ont déjà payé avec le timbre le développement de La Poste et par là même participé aux bénéfices d’aujourd’hui.
Pour la CGT, compte tenu, de l’importance de La Poste pour l’ensemble des citoyens sur le territoire, c’est de plus de services publics et de présence postale dont ils ont besoin, notamment en termes d’accessibilité physique ou numérique. Les postiers l’ont également confirmé lors de la démarche consultative de La Poste, fin 2020, en réclamant notamment en priorité une proximité humaine sur tout le territoire.
En tenant compte de ces éléments, l’avenir de La Poste mérite plus qu’une discussion de commission à l’Assemblée Nationale. L’ensemble des citoyens doit être consulté et doit pouvoir donner son avis sur l’évolution de La Poste.