- 14 novembre 2013 à 15h11min (Michel Gaillard)
- 25 novembre 2011 à 11h59min (Michel Gaillard) (comparaison)
- 25 novembre 2011 à 09h33min (Michel Gaillard) (comparaison)
- 2 août 2011 à 14h33min (Michel Gaillard) (comparaison)
- 2 août 2011 à 11h39min (Michel Gaillard) (comparaison)
- 29 juillet 2011 à 16h09min (Michel Gaillard) (comparaison)
Résumé de la troisième période de 1963, après la guerre d’Algérie à 1974 et la grande grève d’Octobre-Novembre 1974 dans les PTT.
L’histoire de la fédération CGT des PTT, [2e livre- >img2806] de 1945 à 1981 est écrite par l’Institut d’Histoire Sociale de la Fédération CGT Fapt.
Ce livre, expose les grands événements historiques PTT, du syndicalisme, de la fédération et leur enchainement dans l’environnement national et international.
En 1967 a été publié un premier livre, Histoire de la Fédération cgt des PTT de 1672 à 1946, œuvre de Georges Frischmann alors secrétaire Général de la fédération, livre qui va être re-publié.
1945 c’est la fin de la 2e guerre mondiale,1981, c’est l’arrivée, en France, de la gauche au pouvoir.
Le livre est divisé en quatre périodes, en tenant compte des nœuds historiques qui ont eu des répercussions sur le devenir des PTT et de ses salariés :
Quatrième période
Résumé de la troisième période de 1963 à 1974.
Cette période peut être qualifiée « d’ère Pompidou » Premier Ministre du gouvernement français d’avril 1962 à juillet 1968 puis Président de la République Française de Juin 1969 à juin 1974.
Période multiple, complexe pendant laquelle la France a connu « la rupture dans la continuité » et les évènements de Mai 1968.
- Le journal de La Fédération
- Février 1962, aprés le drame de Charonne
Le succès relatif du référendum de 1962 montre que dans les profondeurs du pays il y à « une montée irrésistible de l’opposition populaire » [1]
L’impulsion d’une politique industrielle d’expansion et de modernisation des services soutenues par l’état verront les PTT devenir « la vache à lait des trusts de la téléphonie et de l’informatique ».
C’est pour le capital une source de profits et une marque de « la nouvelle société occidentale entrain de se construire ». [2]
Pour les salariés, notamment les fonctionnaires, l’adaptation à la modernité se traduit par la course au rendement, l’aggravation des conditions de travail et des traitements en retard sur les prix.
L’UGFF chiffre le déclassement des rémunérations des catégories C et D à 20%. [3].
A cela s’ajoute dans les PTT le déracinement des nombreux jeunes de province reçus aux concours, accueillis dans des conditions exécrables et nommés dans les grands services où l’on pratique le taylorisme.
Une employée des Chèques Postaux de Paris a raconté que « venant de sa campagne », pendant 8 jours, elle n’allait pas à la cantine car personne ne lui avait dit où elle se situait et avait peur de prendre l’ascenseur. Son salut elle l’a trouvé grâce à une camarade de la CGT !
Alors, impulsé par la CGT, le vent de la contestation souffle de plus en plus fort. Des actions s’engagent dès le début de l’année 1963.
Mais c’est la grève unitaire des mineurs en Mars – Avril 1963, qui marquera l’histoire.
Leur refus de l’ordre de réquisition du 4 mars 1963, sera un cran d’arrêt décisif, à l’intention avouée du pouvoir de « casser »les syndicats.
Sa contre offensive dans un premier temps se soldera par la loi du 23 Juillet 1963 imposant un préavis de grève de 5 jours dans les services publics. S’il ne remet pas en cause le droit de grève il conduira dans les PTT, à une délégation du « pouvoir démocratique » des salariés aux structures syndicales qui sont les seules habilitées à déposer les préavis. Souvent les conditions du dépôt ou pas des préavis de grève prendront le dessus par rapport à la grève elle-même !
En 1964 le panorama syndical se modifie, une majorité de la CFTC devient la CFDT sur des bases plus revendicatives.
Dans les PTT, la CGT ne considère pas que cela puisse être utile à l’unité, d’autant plus que les nouveaux militants CFDT, cherchent à recruter de nouveaux adhérents sur des bases anticommunistes :
« La CFDT maintenant c’est comme la CGT…sauf qu’elle n’est pas communiste ! » argumentaient-ils !
L’accord des confédérations CGT et CFDT en Janvier 1966 n’adoucira pas beaucoup l’appréciation portée par la fédération.
Toutefois ce jugement ne changera en rien la volonté unitaire de la fédération.
De nombreuses luttes auront lieu dans les PTT, les services publics, la santé, l’ensemble de la fonction publique, souvent unitaires (sauf avec FO dans les PTT), jusqu’à la veille de Mai 1968.
Mais Il faudra attendre le début des années 1970 pour que le climat unitaire entre les deux fédérations CGT et CFDT s’améliore vraiment.
Force Ouvrière au niveau national restant toujours à l’écart.
D’Avril 1962 à Avril 1967, le ministre des PTT s’appelle Jacques Marette, il appliquera scrupuleusement la politique gouvernementale.
Il restera dans l’histoire comme celui qui jugera que le téléphone est un « gadget » et se souciera de faire peindre en jaune les voitures de la poste. On dit que dans sa famille il y avait un entrepreneur de peinture !
Après la grève de Mai 1968 et le départ du Général de Gaulle en 1969 nous entrons, d’après l’écrivain Jean d’Ormesson, dans « la surprenante mutation du gaullisme au libéralisme » [ « le Figaro »19 Septembre 1984 ]] déjà initiée en 1966-1967 par le président de la commission des finances à l’Assemblée Nationale, Giscard d’Estaing.
Il essaiera, flairant « le marché du siècle » de passer à l’esbroufe, pour satisfaire les appétits de l’industrie privée, un amendement, heureusement démasqué par l’opposition, portant création d’une « société nationale du téléphone » lors de la discussion sur le projet de budget de 1968.
- Le journal de la F?d?ration
- janvier 1968, qui s’annonce comme une ann?e mouvement?e
En 1971 cette « mutation » va s’illustrer dans l’administration des PTT, première « entreprise » française avec un chiffre d’affaires de 20,7 milliards de francs, elle s’autofinance à 82% et emploie 364.748 salariés. [4] dont environ 75% de fonctionnaires et 25% d’auxiliaires.
C’est dire si elle intéresse le pouvoir de l’argent et les adeptes du management.
Un homme va répondre à leurs attentes, c’est Robert Galley ministre des PTT dans le gouvernement Jacques Chaban Delmas du 22 Juin 1969 au 7 Juillet 1972.
Son « ministère » qui couvre le début de la période du 6e plan quinquennal est largement étudié dans le Livre. [5]
Retenons qu’il restera le ministre qui a mis sur les rails dans les PTT le mécanisme unique Etat-Monopoles, orchestré par Pompidou et le patronat.
Pour cela il aura deux formules : « je suis le PDG des PTT » et « si une règle du statut de la fonction publique me gêne j’essaierais de la faire sauter ».
Il va essayer de mettre en place des réformes de structures allant dans ce sens avec pour objectif la séparation poste/télécom et la privatisation.
Ce qui exige de la part de la fédération une réflexion approfondie sur les mutations sociologiques la démarche revendicative, les outils pour la mettre en œuvre et ses propositions concernant le devenir du service public.
Les luttes unitaires et la grève de 1974 vont freiner le processus pendant une vingtaine d’années ou les PTT grâce aux engagements du personnel, maintiendront les valeurs du service public.
A la suite des grèves de Mai 1968 et de ses succès, deux commissions au niveau de la fonction publique vont travailler sur le reclassement des catégories C et D et les droits syndicaux.
Soulignons à ce propos l’efficacité des relations UGFF-PTT dont les secrétaires généraux furent Roger Loubet jusqu’en Novembre 1970 et ensuite René Bidouze. Dans les PTT c’est la commission Le Carpentier qui traite des questions de personnel.
C’est la que, pour la première fois, la CFDT parle en positif des « emplois fonctionnels ».
La mise en œuvre des résultats de la grève et des commissions, leur insertion dans les budgets successifs, feront l’objet de nombreuses actions d’ensemble, de branche, ou de catégories.
Conjointement à l’action revendicative la fédération fera sienne la démarche de la CGT concernant le Programme commun signé en 1972 entre les partis de Gauche [6].
Pendant toute cette période la fédération soigne donc son rayonnement et sa vie interne.
Elle va atteindre son niveau le plus élevé de syndiqués, développer une propagande en profondeur quantitativement et qualitativement.
Le journal Fédéral est diffusé gratuitement à tous les syndiqués, il est l’objet de tous les soins du secrétaire général.
Il est vendu ou diffusé jusqu’à 27 journaux de catégorie ou de branche. [7]
La fédération incite les syndicats à publier des journaux départementaux.
Les sections syndicales des grands services se structurent, développent leur activité avec un journal de section qui apporte des éléments de compréhension sur la situation revendicative dans le service et au niveau national.
- Le Bulletin des Lignes
- juin 1968, le bilan des succés arrachés pour la catégorie des Lignes
Ces journaux sont rassembleur, mobilisateur, et montrent le vrai visage de la CGT sur le terrain face à ses détracteurs. Ce sont des outils pour l’adhésion à la CGT.
La revue mensuelle de la Fédération « le Militant », avec son système de fiches, donnera toutes les informations nécessaires au « travail de masse ! » dans les services.
Parallèlement elle publiera des études montrant ou veut en venir le gouvernement.
Elles seront source de réflexion et forgeront les opinions de la nouvelle génération des militants et militantes.
La question de la place des femmes dans la fédération, mise en train dans la période précédente, par son secrétaire général, avec un certain volontarisme et leurs luttes va prendre de l’ampleur. « la marche en avant vers plus d’égalité, plus de justice est souvent trop lente par rapport aux attentes. Parfois elle connaît de brusques accélérations, mais aussi d’incessantes tentatives de retour en arrière » (22).
Une commission Féminine fédérale anime la réflexion sur ce sujet et traite des revendications particulières des femmes tout en ayant le souci des insérer dans l’activité générale de la fédération.
Confrontées à l’automatisation du téléphone et à celle des chèques postaux elles vont trouver le chemin de l’action collective avec des formes souvent originales pour la préparation des luttes, les luttes elles mêmes ou il faudra chercher le point de rencontre entre le fonctionnaire et l’auxiliaire.
Pendant cette période les femmes ont apporté un souffle nouveau et bousculé bien des comportements sur les rapports hommes-femmes au travail et dans la vie privée.
Ce sont elles qui donneront une image moderne et rayonnante de la fédération !
Nul doute, elles de celles qui a conduit l’ONU en 1972 à décider que 1975 sera « l’année internationale de la femme ».
Rien d’étonnant après cela, mais il a fallu qu’elles se battent aussi, qu’il y ait eu de plus en plus de femmes de la fédération dans des postes de responsabilité au niveau fédéral et confédéral .
Cette période va se terminer par l’effondrement de la croissance en 1973, l’élection de Giscard d’Estaing à la Présidence de la République le 19 mai 1974.
Il va entamer tout de suite des réformes ayant un contenu libéral, pousser ses feux dans les PTT ou le rapport Corrèze préconise à nouveau la séparation Poste/Télécomm.
Ce sera l’un des motifs de la [grève d’Octobre Novembre 1974 dans les PTT-53>] dont l’analyse clôture cette période étudié dans le Livre.
Bien sur pour en savoir plus, le meilleur moyen est de commander le livre
Liste des ministres français des Postes et Télécommunications