L’IHS CGT FAPT présent aux Rendez-vous de l’Histoire.

La CGT à sa place.

Pour les organisateurs, « Les Rendez-vous de l’histoire » sont un lieu de rencontre privilégié où, chaque année, les historiens se retrouvent afin d’exposer l’état de leurs réflexions, présenter leurs travaux et confronter leurs points de vue dans le but de concourir au progrès de la recherche et de la connaissance historique.

Les Rendez-vous se veulent « une manifestation populaire, pour que chacun puisse assouvir sa curiosité » dans « un lieu unique et privilégié d’échanges, de discussions, et de divertissement entre les historiens et le grand public ».

L’Institut d’Histoire de la CGT y est donc tout à fait à sa place et les militants de l’IHS CGT FAPT sont très fiers d’y avoir contribué pour beaucoup.

Dans ces rencontres, où se côtoient les stands de nombreux éditeurs avec des débats, des films, et des expositions un peu partout dans la ville, la fédération avait un stand, à coté de celui de la FNARH(1), au centre des « Rendez-vous », au lieu dit « La Halle aux grains ».

Beaucoup d’échanges ont eu lieu avec les visiteurs, souvent surpris de trouver la CGT dans un tel lieu, et d’apprendre qu’il existe un Institut d’Histoire de la CGT !

Les échanges avec le public sont fort instructifs. Les salariés et retraités s’arrêtent souvent au stand, pas mal d’entre eux sont issus des professions de La poste et de France Télécom.
_ De nombreux étudiants et enseignants s’y intéressent aussi.

Le corps dans tous ses états.

Le thème retenu cette année pour les « Rendez-vous de l’Histoire » était « le corps dans tous ses états ». L’objectif de cet ordre du jour était de rappeler qu’il y avait bien des manières de faire l’histoire du corps humain.

Large débat qui concerne l’histoire du corps au travail, le travail et son histoire et l’histoire des conditions dans lesquelles il s’est développé.

Questions qui intéressent le syndicalisme et la CGT bien évidemment.
_ L’actualité récente en fait partie, avec les drames survenus à France Télécom.

L’Institut d’Histoire de la Fédération, avec l’organisation de son colloque sur les téléphonistes à Marseille en octobre 2008 et la sortie récente des travaux le concernant dans le livre « Des demoiselles du téléphone aux opérateurs des Centres d’appels », (salué dans la presse) était pleinement dans le vif du sujet.

Plusieurs exemplaires ont été vendus sur le stand de la CGT, qui suscite aussi de l’intérêt pour que la mémoire sociale et ouvrière ne disparaisse pas. Les téléphonistes peuvent rencontrer les dames du téléphone, les agents de FT et les jeunes des Centres d’appel.

Les postiers et télécoms, les sympathisants, les adhérents s’arrêtent au stand de la CGT pour discuter
_ Un public de tous âges se côtoie, étudiants, enseignants, curieux et autres.
_ Les dépliants sur les publications sont emportés avec intérêt, surtout celui de notre institut.

Riche débat sur l’histoire des conditions de travail.

Parmis les très nombreux débats, les organisateurs avait donné « Carte blanche » à l’Institut CGT d’histoire sociale de la Région Centre, sur le thème «Les conditions de travail et la santé des salariés dans tous leurs états ».

Le débat a eu lieu le Vendredi 8 octobre de 17h30 à 19h à l’École du paysage de Blois, avec comme intervenants Gérard Filoche, inspecteur du travail, Michel Lallier, président de l’ARACT et de l’Association Dépression et Suicide professionnels, les militants CGT de la Région ainsi que Michel Largelier, élu au CE de la DT Centre de France Télécom.

Personne ne nie l’aggravation des conditions de vie des salariés sur leurs lieux de travail, quelle que soit la nature de leur entreprise.
_ Les causes ne sont-elles pas à chercher du côté des critères de gestion capitaliste ? Quelles alternatives proposer ?

Gérard Filoche, avec sa fougue, est intervenu sur l’Histoire du temps de travail.
_ Depuis Lafargue et le « droit à la paresse », (honni par la ministre Christine Lagarde lors de son 1er discours), les quelque 160 ans d’histoire du droit du travail sont riches en péripéties.

_ Aujourd’hui le gouvernement a « relifté » le code du travail mais pas à droits constants.
_ Selon Laurence Parisot, « la liberté de penser s’arrête où commence le droit du travail ».

_ On va donc vers le contrat de « gré à gré », ce qui signifie plus de convention collective !
_ Est ce fatal avec la mondialisation et « l’éclatement » du travail ?
_ Non car malgré les apparences et les nouvelles technologies le salariat est homogène, répond la tribune. Il subit partout la même exploitation et représente aujourd’hui 90% de la population.

A France Télécom, la seule ligne de conduite, c’est le fric, témoigne un participant, qui poursuit: 16 milliards de bénéfice en 2007 et 2008 dont 45% vont aux actionnaires, avec 30 000 suppressions d’emplois !
_ C’est l’individualisation et la mise en concurrence des salariés. Il a fallu 24 suicides avant d’entendre le mot « négociations » !

Comment réagir, que fait-on demain pour recréer la solidarité, pour se parler un peu plus ?
_ Comment créer un mouvement qui ébranle plus fortement l’édifice patronal ?

Le riche débat auquel participent plus de 80 personnes passe ainsi rapidement de l’histoire à l’actualité.
_ Témoignage encore d’un agent des impôts, où l’arrivée de l’ordinateur permet des « indicateurs » et le flicage de salariés. Il y a des cancers, du stress dans le même service, c’est dur aussi de mobiliser les gens.

Témoignage sur la région, Centre où il y a eu beaucoup de restructurations, sur le département (Matra), des salariés se sont donnés la mort après la fermeture des usines.
_ En fait, souvent on s’apperçoit que l’argent de la formation est utilisé pour décerveler les salariés.

A La Poste, menacée de privatisation, la question est posée du contenu du travail, il est impératif de reconstruire des solidarités, et de parler des contraintes objectives de l’organisation du travail.
_ Il y a beaucoup de dépressions, masquées grâce à la « satisfaction du contrat avec le client » mais pour combien de temps encore?

Un médecin témoigne de la prescription d’antidépresseurs à tout va et sur la médecine du travail qui suit le même chemin que la médecine scolaire qui a été détruite.

La salle fait le même constat sur l’entreprise : aujourd’hui le « public » et le « privé » sont gérés de même.
_ Il faut redonner aux salariés le goût du collectif, nous dit la tribune qui conclut ce débat.
_ Certes il y a aujourd’hui, pour le monde du travail « le pire gouvernement que La France ait connue », mais justement la conscience et la lucidité sur tout ce qu’il fait doit donner envie de se battre.

Une expérience à poursuivre.

Le Vendredi, la présence de visiteurs semblait moindre que les années précédentes. L’achat de livres semblait plus difficile.
_ De nombreux éditeurs proposent une abondante littérature historique très variée avec de magnifiques ouvrages.
_ Mais, crise oblige, on voit bien que le prix d’achat (surtout le pouvoir d’achat) est un obstacle à la diffusion du savoir.
_ Mais le samedi après-midi, on se bousculait de nouveau dans les allées.

L’IHS CGT FAPT a fait donc une bonne moisson avec l’IHS CGT région Centre, en renforçant sa présence, en multipliant les contacts avec la tenu un débat très réussi.
A l’année prochaine…

Michel Gaillard

(1) FNARH Fédération nationale des associations de personnel des postes et télécommunications pour la recherche historique.